Côte d’Ivoire: Les comptes de Dr Boga Sako Gervais gelés pour attentat, complot contre l’autorité de l’État …
Ce mardi 24 juin 2024, la section antiterroriste du Tribunal d’Abidjan a ordonné le gel des comptes bancaires de BOGA SAKO Gervais, enseignant-chercheur ivoirien, dans le cadre d’une enquête menée par le juge d’instruction OUATTARA K. Habib. Il est inculpé pour des faits graves : attentat, complot contre l’autorité de l’État, destruction de biens, vol, incendie, organisation de mouvement insurrectionnel et violences liées au matériel électoral, BOGA SAKO Gervais est sous contrôle judiciaire depuis juillet 2021.
Dr Boga Sako Gervais, est un enseignant chercheur, leader de La Fondation Internationale pour l’Observation et la Surveillance des Droits de l’Homme et de la Vie Pacifique (FIDHOP) . Il a fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires et accusations, principalement liées à ses activités en tant que défenseur des droits de l’homme et à son rôle dans la politique ivoirien. Quand il est revenu d’exil en Juillet 2021, il a été placé sous contrôle judiciaire pour son implication dans la désobéissance civile de 2020.
Selon le défenseur des Droits de l’homme, c’est suite aux appels incessants de ses proches qui lui demandaient de fuir, qu’il a demandé un signe à Dieu…
« Des amis et des frères, à qui je ne cesserai de dire merci, m’ont appelé de partout, de la Côte d’Ivoire, de l’extérieur, des collaborateurs de l’extérieur, me demandant de partir, de partir, de partir. » a-t-il fait savoir avant de mettre Dieu à l’épreuve, qui lui a montré un signe…
« Et donc le vendredi 13, comme tous les matins, je me réveille vers 4 heures, 5 heures, je fais ma prière, et cette fois-ci, je demande clairement au seigneur: donne-moi un signe si vraiment je dois me sauver pour que tu me protèges… »
Après avoir fait cette prière à Dieu, selon lui, la réponse n’a pas tardé: « À 5h21 du matin, je reçois un message d’une autre haute autorité de la sécurité de mon pays… Elle me balance la vidéo de la conférence de presse du 09 juin avec en commentaire, un propos de menace du style “ils le prendront à leurs dépens, ceux-là. La poutinisation de la Côte d’Ivoire ne passera pas.”
Et je lui écris: Monsieur X, qu’est-ce que je dois sous-entendre de ce message. Il ne m’a pas répondu. Ma réponse était à 5h41 minutes. À 8h, 8h 15, c’est monsieur le préfet de police d’Abidjan qui m’appelle pour me dire, Docteur Boga, nous voudrions vous voir pour parler de la conférence de presse que vous avez donnée il y a quelques jours. Je dis, est-ce que c’est une convocation ? Non, non, non, c’est un appel pour que vous passiez nous voir, maintenant, si vous voulez une convocation, on verra bien. Et donc, intuitivement, et c’est la vérité, je dis bon, comme je suis à Bouaké pour mes enseignements, Je ferai tout pour rentrer le dimanche, puisque nous sommes vendredi, et je passerai à votre bureau le lundi. »
Pour l’enseignant et défenseur des droits de l’homme, c’est la réponse de Dieu pour qu’il s’échappe. Et c’est ce qu’il dira lui-même en ces termes: « Chers frères et sœurs, même quand on n’est pas encré dans la foi, comme nous autres qui nous débrouillons, tu as demandé un signe, Dieu m’a donné un signe. Aussitôt donc, j’ai alerté mes réseaux, mes contacts pour qu’on puisse m’apporter une aide. »
C’est donc à ce moment précis qu’il va prendre les choses au sérieux et commencer une course contre la montre pour fraya du pays… mais ce n’est pas tout, le meilleur des signes qui a fait qu’il a détalé sans regarder en arrière fut lors de sa pause quand il était en pleine fuite. C’est lui-même qui l’explique: « À partir de 13 heures de la même journée, la cavale a commencé. Mais on a fait escale quelque part sur le coup de 19 heures. Et j’ai remis mes téléphones un peu en marche pour voir un peu. Il était autour de 20 heures, 21 heures. Et c’est en ce moment-là qu’un appel d’un ami, un frère, me joint pour me dire: Ah oui mais cher frère, la main noire rôde. Elle est à l’université de Bouaké en train de t’attendre donc prends tes dispositions.” »
L’expression « la main noire rôde » évoque une menace ou une influence sournoise et malveillante qui s’exprime de manière secrète. Cela peut faire référence à des actes de violence, de manipulation ou de complots, souvent associés à des organisations criminelles ou secrètes. Donc c’est après cet énième avertissement et donc un signe encore de Dieu, qu’il accepte son sort: celui d’aller en exil encore…
« Donc je raccroche et donc c’est confirmé définitivement, c’est Dieu qui m’a sauvé la vie. Les gens seraient très heureux s’ils m’avaient pris, en incognito, parce que ce n’est pas officiel. Je n’ai pas reçu de convocation, mon avocat n’a pas été saisi, rien du tout. »
Selon lui, tout ca serait un projet bien ficelé pour le faire disparaître: « Si on m’avait pris, peut-être que je ne serais plus des vôtres. Peut-être que je ne serais plus vivant. Peut-être que je serais tor—turé. Peut-être que je serais emprisonné si j’avais encore de la chance. Dieu n’a pas voulu parce que je n’ai rien fait de mal. Je n’ai fait que dire les choses telles qu’elles sont. Nous aimons notre Côte d’Ivoire et on ne peut pas accepter qu’on verrouille tous les fils du pays et que ceux qui veulent être candidats, le soient et que d’autres soient verrouillés, le dire, si c’est ça mon crime, Dieu n’a pas accepté qu’on me tu.e. »
Avant de conclure son propos, il lance un avertissement au Pouvoir d’Abidjan: « Je vous dis que je suis vivant, mais si Dieu n’a pas accepté qu’on me tu.e. De là où je me trouve, je vous dis que je suis vivant mais si Dieu n’a pas accepté qu’on me tu.e c’est que ma mission n’est pas encore terminée alors vous allez être servis comme il se doit dans le nom du puissant qui m’a sauvé, j’ai dit. À bon entendeur, j’ai dit. »
Dans la foulée, la Fondation Internationale pour l’Observation et la Surveillance des Droits de l’Homme et de la Vie Pacifique (FIDHOP) a quant à elle décidé de rompre le silence. Dans une correspondance le mercredi 4 juin 2025, l’organisation avait rappelé à son président fondateur, Dr Boga Sako Gervais, les limites de son rôle, désormais purement honorifique. À l’origine de cette mise au point, l’intervention de Dr Boga depuis l’Italie, dans laquelle il aurait tenté d’interférer dans la ligne de conduite de l’organisation, notamment à travers la prise de position sur des sujets sensibles et la participation de ses membres à certains débats télévisés. Une posture que la FIDHOP juge incompatible avec la neutralité et l’impartialité que requiert son engagement en faveur des droits humains.
Mediazine.ci





