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Côte d’Ivoire : une société minière sort de sa zone autorisée et crée la polémique à Gohitafla

Alors que le gouvernement ivoirien poursuit sa stratégie de développement du secteur minier avec l’octroi de cinq nouveaux permis de recherche minière, une polémique enfle autour des activités « suspectes » de l’une des entreprises bénéficiaires, VIROQUE MINERALS SARL.

Lors du Conseil des ministres du 15 janvier 2025, cinq permis de recherche ont été attribués à des sociétés opérant dans le pays, sous la supervision du ministère des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, en coordination avec ceux des Finances et de l’Environnement.

L’objectif affiché par l’État de Côte d’Ivoire est d’encourager la prospection de métaux stratégiques et précieux comme l’or, le lithium, le cobalt ou les terres rares pour stimuler l’économie nationale.

Des recherches au-delà du périmètre autorisé ?

Parmi les bénéficiaires figure VIROQUE MINERALS SARL, une entreprise au capital de 20.000.000 FCFA, gérée par monsieur JOAQUIN VALCARCE LLEDO qui a obtenu un permis de recherche valable exclusivement dans les départements de Kounahiri, Bouaflé et Zuénoula, tel que précisé par le décret numero 2025-37 du 15 janvier 2025 et certifié par le Magistrat Hors Hiérarchie Roger Charlemagne DAH.

Toutefois, selon des informations issues du terrain et relayées par plusieurs sources locales, l’entreprise ayant pour siège social à Abidjan Plateau 17-19 boulevard Angoulvant, Residence Neuilly A, 2eme étage lot 13 EST Section CN, parcelle 173, 04 bp 2534 abidjan 04, mènerait actuellement des activités d’exploration dans le département de Gohitafla, une zone non mentionnée dans le décret gouvernemental autorisant ses opérations.

Cette présence jugée inexplicable par la population locale suscite de vives incompréhensions. Plusieurs habitants et cadres de la région de Gohitafla dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une violation des dispositions légales, et s’interrogent sur la légitimité des travaux entrepris dans leur localité.

« A l’application de ce décret cette entreprise a commencé à avoir des difficultés. Le Préfet de Gohitafla a été aussi pris à partie.  Pire, beaucoup de nos parents de tout  Gohitafla le menacent et veulent écrire contre lui arguant que c’est lui qui est allé chercher les orpailleurs pour venir détruire leurs terres. Saisi par l’un des chefs de mon village FLAYA, j’ai joint quelques uns des cadres de chez moi pour leur passer l’information. Les personnes contactées et moi-même, étions en train de faire raisonner nos parents car cette opération en elle-même est la bienvenue car elle permettrait de savoir ce qui est dans nos sous-sols et ensuite, nous permettre de  discuter autour de l’exploitation des contenants. Suite à notre entretien avec un des géologues de ladite société, j’ai demandé à voir la qualité du document qui encadre  ses activités. M. Koffi m’a présenté le décret ci- dessus indiqué. A la lecture du décret, je me suis rendu compte que le nom de Gohitafla n’y figure pas. J’ai approché le Préfet qui m’a dit qu’il reçoit souvent de Zuénoula des dossiers à lui adressés. Bien que cela ne soit pas normal, il les traite. J’ai aussi appelé l’attention des responsables de la société VIROQUE MINERALS sur cet état de fait. Il a donc été demandé aux responsables de la société de procéder à la modification du décret afin de travailler dans la quiétude sur nos terres », revèle un cadre du département de Gohitafla.

Une situation confuse pour les autorités locales

Face à cette situation, des voix s’élèvent également au sein des autorités locales et des cadres de la région, qui craignent des tensions grandissantes entre l’entreprise créée en juin 2023 et les communautés riveraines. Certains demandent l’intervention des autorités centrales pour clarifier la situation, afin d’éviter une détérioration du climat social « Nos parents comptent sur nous pour défendre leur cause sur tous les plans. Je propose qu’il ait une rencontre entre les différents présidents des autres Sous-préfectures pour une gestion efficace dans notre Département », confie un autre cadre de Gohitafla.

Un appel à la transparence et au respect des cadres légaux

Cette affaire met en lumière les défis de gouvernance et de communication dans le secteur minier ivoirien, en particulier sur le terrain. Alors que le pays veut renforcer l’attractivité de son sous-sol et attirer des investissements, le respect strict des périmètres définis dans les décrets et la consultation des populations restent des conditions indispensables pour garantir une exploitation responsable et durable des ressources naturelles.

En l’état actuel, soit sept mois après la publication du décret, aucune communication officielle n’a encore été émise, ni par VIROQUE MINERALS SARL, ni par le ministère des Mines sur cette situation.

Cliquez ici pour télécharger le décret

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