Exclusif / Interview avec Patricia Boti (Présidente de l’ONG SOCV): plaidoyer pour une solidarité active pour les orphelins à l’approche de la rentrée des classes
Avec un cœur déterminé, de petits moyens peuvent produire de grands impacts. Dans une Côte d’Ivoire où les défis sociaux restent nombreux, certaines voix se lèvent pour apporter espoir et réconfort aux plus vulnérables. C’est le cas de Patricia Boti, présidente de l’ONG SOCV, qui depuis cinq ans consacre son énergie et ses ressources limitées à soutenir les orphelins de Zuenoula.
À travers des actions sociales de proximité, notamment la distribution de kits scolaires à chaque rentrée scolaires et l’organisation de moments festifs en fin d’année, l’ONG SOCV (Sauvons l’Oeuvre du Christ Vivant) redonne le sourire à des centaines d’enfants. Dans cette interview exclusive, madame Patricia Boti revient sur son parcours, les défis rencontrés, ses espoirs pour l’avenir et surtout l’appel qu’elle lance à toutes les personnes de bonne volonté pour se joindre à ce combat noble : offrir une enfance digne aux orphelins.
Pouvez-vous nous présenter brièvement l’ONG SOCV et ce qui a motivé sa création ?
L’ONG SOCV est une organisation chrétienne à but non lucratif qui œuvre depuis cinq ans en faveur des personnes vulnérables, et plus particulièrement des orphelins. Sa création a été motivée par un constat alarmant. Le nombre croissant d’enfants laissés pour compte dans la région de Zuenoula. Face à cette réalité, il nous paraissait indispensable de créer une structure capable d’apporter un minimum de réconfort, de soutien matériel et moral à ces enfants avec qui la vie n’a été tendre. Nous avons choisi de mettre l’accent sur l’éducation et le bien-être, car un enfant soutenu aujourd’hui est un adulte équilibré demain.
Qu’est-ce qui vous a personnellement poussée à vous engager dans l’aide aux orphelins de Zuenoula ?
Aider est pour moi plus qu’une passion, c’est une véritable vocation. J’ai toujours ressenti un appel intérieur à me mettre au service des autres, en particulier des plus démunis. Quand vous vivez dans un environnement où des enfants se retrouvent orphelins et vulnérables, vous ne pouvez pas rester indifférent. Mon engagement est né de cette compassion et de la conviction qu’un petit geste peut transformer une vie.
Depuis cinq ans d’existence, quels sont les principaux acquis ou réussites de l’ONG ?
Notre plus grande réussite est d’avoir pu maintenir une régularité dans nos actions, malgré des moyens limités. Chaque année, nous avons réussi à accompagner les enfants à des moments importants : la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année. Nous avons pu offrir des kits scolaires, des vêtements, des repas et surtout beaucoup d’amour. Le fait que ces enfants puissent se sentir soutenus et considérés est en soi une victoire.
Pouvez-vous partager une action ou un moment marquant qui vous a particulièrement touchée dans vos activités avec les enfants ?
Il y a eu plusieurs moments marquants, mais je me souviens particulièrement d’une mère qui est venue me remercier en larmes après que ses deux filles ont reçu des kits scolaires. Elle m’a confié qu’elle n’avait aucun moyen de leur acheter des fournitures cette année-là. Ce geste, que nous considérions modeste, représentait pour elle un miracle. Ce genre de retour nous montre que même une aide que l’on pense petite peut avoir un impact immense.
En termes de chiffres, combien d’enfants environ bénéficient chaque année de vos actions sociales ?
Nous touchons en moyenne une centaine d’enfants par an. L’année dernière, par exemple, nous avons pu assister environ 150 enfants lors de notre campagne de décembre pour les fêtes de fin d’années. Ces chiffres peuvent sembler modestes, mais derrière chaque chiffre se cache un sourire retrouvé.
La rentrée scolaire est une période sensible pour de nombreuses familles. Quels dispositifs avez-vous mis en place cette année pour accompagner les enfants ?
Comme chaque année, nous avons lancé une campagne de mobilisation auprès de nos partenaires et sympathisants. Nous collectons actuellement des dons en nature et en numéraire pour constituer des kits scolaires. L’objectif est que chaque enfant accompagné puisse aborder la rentrée dans la dignité, avec le matériel nécessaire pour suivre les cours comme les autres camarades.
Quels types de kits ou d’aides concrètes recevront les orphelins cette année grâce à votre ONG ?
Les enfants recevront principalement des kits scolaires complets composés de tenues d’écoliers, de sacs, de cahiers, de stylos et d’autres fournitures essentielles. En plus de cela, à l’approche des fêtes de fin d’année, nous organisons une distribution de jouets, de vêtements de fête et de vivres pour leur permettre de vivre des moments de joie, au même titre que les autres enfants.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par l’ONG dans l’accomplissement de sa mission ?
La principale difficulté reste le manque de moyens financiers. Nos projets sont souvent limités par l’insuffisance des ressources. Il nous arrive de ne pas pouvoir répondre à tous les besoins identifiés, faute de moyens. De plus, l’absence de partenaires institutionnels durables complique la pérennité de nos actions.
Quels sont vos besoins les plus urgents pour continuer à soutenir efficacement les enfants ?
Nous avons un besoin urgent de dons, qu’ils soient financiers, matériels ou en nature. Les enfants ont besoin de vêtements, de chaussures, de fournitures scolaires, mais aussi d’une prise en charge médicale et éducative. Chaque contribution, aussi modeste soit-elle, est une pierre posée à l’édifice.
De quelle manière les personnes de bonne volonté, les cadres, entreprises ou institutions peuvent-elles apporter leur aide à l’ONG SOCV ?
Nous avons mis en place plusieurs canaux. Pour les dons en nature, il est possible d’envoyer des colis par les gares routières ou de convenir d’un point de collecte avec nos équipes. Pour les dons financiers, nous utilisons des moyens simples comme les transferts via Wave au 07.08.16.27.38. Nous sommes également disposés à nous déplacer vers les donateurs pour faciliter la remise.
Avez-vous mis en place des mécanismes simples pour recevoir des dons ou soutiens ?
Oui, absolument. Nous avons un numéro de contact et un compte mobile money dédiés aux contributions. Nous travaillons également à développer des partenariats plus solides avec des entreprises et institutions afin de sécuriser une partie de nos actions dans la durée.
Quel message aimeriez-vous adresser à toutes celles et ceux qui hésitent encore à s’engager dans ce type d’élan de solidarité ?
Je voudrais leur dire que soutenir un orphelin, c’est semer une graine d’avenir. Les enfants orphelins vivent une réalité particulièrement dure, surtout en Afrique où les proches censés prendre le relais ne le font pas toujours. Ces enfants se retrouvent exposés à des risques énormes. Si chacun ouvre son cœur et décide d’agir, même à petite échelle, nous pourrons changer la vie de milliers d’enfants.
Quels sont vos projets ou grandes ambitions pour l’ONG dans les années à venir ?
Nous voulons élargir notre champ d’action au-delà de Zuenoula, puis de la Côte d’Ivoire. L’ambition est de bâtir une ONG solide, dotée de moyens financiers, matériels et humains conséquents, afin de pouvoir créer des structures d’accueil, offrir des bourses d’études et encadrer durablement les enfants.
Comment voyez-vous l’avenir des enfants que vous accompagnez aujourd’hui grâce à ces actions ?
Je crois fermement qu’avec un accompagnement approprié, ces enfants peuvent non seulement s’intégrer dans la société, mais aussi devenir des adultes équilibrés et responsables. Nous espérons que certains trouveront des familles d’accueil, que d’autres pourront poursuivre leurs études grâce à des parrains et marraines, et que tous auront les moyens de bâtir une vie digne.
Quel serait votre dernier mot à nos lecteurs et auditeurs qui découvriront l’ONG à travers cette interview ?
Je voudrais rappeler que l’ONG SOCV est une structure légalement constituée qui fait le lien entre les personnes dans le besoin et celles qui ont à cœur d’aider. Nous croyons profondément que Dieu utilise la générosité des uns pour répondre aux besoins des autres. Si vous découvrez aujourd’hui notre action et que vous ressentez ce fardeau, je vous invite à nous rejoindre. Aider un orphelin, c’est s’inscrire dans une chaîne de bénédictions.
Eric Khaunan





