Frantz Fanon : de la Martinique à l’Algérie, ses combats contre le colonialisme
À l’occasion du centenaire de sa naissance, “C’est en France” revient sur le parcours hors du commun de Frantz Fanon : engagé volontaire à 18 ans pour combattre les nazis, écrivain engagé contre le racisme et le colonialisme, psychiatre visionnaire et militant pour l’indépendance de l’Algérie.
Né le 20 juillet 1925, Frantz Fanon, icône anticoloniale et antiraciste, n’aimait pas qu’on “s’économise“. Durant sa courte vie, lui n’aura jamais “ménagé ses efforts” pour “la cause des peuples, la cause de la justice et de la liberté”.
- Seconde Guerre mondiale : la prise de conscience
À 18 ans, il quitte sa Martinique natale pour s’engager volontairement dans les forces françaises libres du Général de Gaulle. Le jeune soldat est décoré pour son engagement, au péril de sa vie, contre les nazis. Une reconnaissance de façade : les noirs sont victimes de racisme, dans l’armée comme dans le civil. Et une désillusion, puisqu’en France, ses actions comptent moins que sa couleur de peau.
- Les années en “métropole”
Après ses études de médecine, à Lyon, Frantz Fanon publie son premier livre. Cet essai, intitulé “Peau noire, masques blancs”, décortique les catégories forgées par le colonialisme, pour mieux s’en émanciper.
La même année, il effectue son stage de psychiatrie à Saint-Alban, en Lozère, aux côtés de François Tosquelles. Ce psychiatre, réfugié politique espagnol antifasciste, l’initie à une pratique innovante : la thérapie sociale, dans le respect des malades mentaux.
- L’Algérie française
En 1953, Frantz Fanon est affecté en Algérie Française. À 28 ans, il devient médecin chef à l’hôpital de Blida. Selon les principes de Tosquelles, il métamorphose son service et révolutionne une psychiatrie qui, jusque-là, était coloniale raciste et sordide.
Parallèlement, il s’engage dans la révolution algérienne, soigne les combattants algériens blessés. En décembre 1956, il démissionne, puis rejoint la Tunisie tout juste indépendante. Il y poursuit sa carrière de psychiatre, tout en collaborant au journal du FLN El Moudjahid et en représentant l’Algérie, lors de conférences interafricaines notamment.
Frantz Fanon, ne verra pas l’aboutissement de son combat. Il meurt à 36 ans d’une leucémie, en 1961, soit un an avant l’indépendance de l’Algérie.
Cent ans après sa naissance à Fort-de-France, Frantz Fanon reste une référence antiraciste et anticoloniale, pour des intellectuels, artistes et militants du monde entier.
Source: France 24





