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Octobre Rose 2025 : garantir un dépistage accessible pour toutes

Abidjan, 1er octobre 2025 – Chaque année, le mois d’octobre se pare de rose pour rappeler une réalité qui touche des millions de femmes à travers le monde : le cancer du sein. Première cause de mortalité par cancer chez la femme, cette maladie tue encore parce qu’elle est trop souvent détectée tard. Cette nouvelle campagne d’Octobre Rose 2025 met l’accent sur un enjeu crucial : rendre le dépistage accessible à toutes, partout.

Un fléau mondial aux visages inégaux

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 2,3 millions de femmes ont été diagnostiquées d’un cancer du sein en 2022, entraînant environ 670 000 décès. À elle seule, cette maladie représente un quart de tous les cancers féminins. Mais les inégalités sont flagrantes : alors que dans les pays riches, plus de 80 % des patientes survivent cinq ans après le diagnostic, ce taux tombe parfois à 40 % dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. La raison ? Le dépistage tardif et l’accès limité aux traitements. Si rien n’est fait, les experts projettent que le nombre de nouveaux cas atteindra 3,2 millions d’ici 2050, avec plus d’un million de décès par an.

La Côte d’Ivoire en première ligne

En Côte d’Ivoire, le cancer du sein est devenu une préoccupation majeure de santé publique. Le Globocan 2022 estime à 21 352 le nombre de nouveaux cas de cancer toutes localisations confondues dans le pays, dont une grande partie liés au sein. À Abidjan seulement, près de 2 884 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés il y a 3 ans, et les spécialistes rappellent que la majorité des patientes arrivent à l’hôpital à un stade avancé. Conséquence : les chances de survie diminuent drastiquement. « Beaucoup de femmes hésitent à se faire dépister, par peur du diagnostic, par manque de moyens ou parce que les services ne sont pas accessibles dans les zones rurales », explique une oncologue du CHU de Treichville.

Défis africains : entre manque d’équipements et tabous sociaux

En Afrique subsaharienne, 60 à 70 % des femmes sont diagnostiquées aux stades III ou IV, lorsque les traitements sont plus lourds et les chances de guérison plus faibles. Les raisons sont multiples :

  • une offre médicale insuffisante en dehors des grandes villes,
  • des coûts élevés pour une mammographie ou une biopsie,
  • un déficit de communication sur les signes précoces,
  • et une forte stigmatisation sociale autour de la maladie.

Octobre Rose 2025 : un appel à l’action

Cette année, la campagne Octobre Rose met l’accent sur l’équité dans l’accès aux soins. L’OMS, avec son Initiative mondiale contre le cancer du sein, encourage les États africains à investir dans :

  • la formation du personnel de santé,
  • la mise à disposition d’appareils de dépistage,
  • la subvention des examens pour les femmes à faible revenu,
  • et la sensibilisation communautaire, en donnant aussi la parole aux survivantes.

Témoignages et espoir

« J’ai découvert ma boule par hasard, en me lavant. Si j’avais attendu, je ne serais peut-être plus là aujourd’hui », confie Awa, 38 ans, survivante du cancer du sein à Bouaké. Son histoire illustre l’importance du diagnostic précoce : détectée à temps, elle a pu bénéficier d’un traitement efficace.

Une responsabilité collective

Octobre Rose n’est pas seulement une affaire de médecins. Médias, associations, entreprises et citoyens ont un rôle à jouer. En Côte d’Ivoire comme ailleurs, la bataille contre le cancer du sein se gagnera par la conjugaison des efforts : informer, dépister, traiter, soutenir. En ce mois d’octobre, la couleur rose n’est pas qu’un symbole. Elle est un rappel : un geste simple, un dépistage à temps, peut sauver une vie.

Franck Konan

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