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Présidentielle en Côte d’Ivoire : le système de parrainage crée des mécontents

Présidentielle en Côte d’Ivoire

Par définition, « Le parrainage électoral est une caution donnée par des élus ou par des citoyens à un candidat à la candidature afin de lui permettre d’être candidat à une élection. Cette caution est matérialisée par une signature. En Côte d’Ivoire, le mode de parrainage retenu est le parrainage citoyen, c’est à dire celui donné par des électeurs et non par des élus. Le parrainage ne concerne que l’élection du Président de la République. La condition d’éligibilité liée au parrainage est remplie par le candidat lorsque celui-ci recueille au moins 1% de l’électorat local dans au moins 17 régions ou districts autonomes de son choix. », selon la Commission Électorale Indépendante.

A l’approches de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, plusieurs voix parmi lesquelles des candidats déclarés, essentiellement independants, se lèvent pour dénoncer la complexité de ce système qu’ils qualifient de « moyens politiques pour éliminer certains adversaires».

Vincent Toh Bi Irié, ex Prefet d’Abidjan et candidat déclaré à cette élection n’y va avec le dos de la cuillère : « NON ! CELA NE RESSEMBLE PAS À UNE ELECTION ! Je vous demande pardon, pardon et pardon. Demandez aux représentants de la Commission Électorale Indépendante et à ses techniciens de venir vous expliquer en direct à la télévision, avec tous leurs appareils, ce qu’ils nous ont expliqué hier et comment se fait le parrainage. Et vous jugerez de vous-mêmes . Les élections, c’est la transparence vis-à-vis du peuple.  Comment peut-on ériger autant d’obstacles technologiques, scientifiques, humains, logistiques, juridiques et politiques dans une compétition électorale , qui par essence, doit être ouverte ? C’est comme si la Côte d’Ivoire était le premier pays à organiser des élections sur la planète terre. Le problème n’est pas le pourcentage du parrainage, mais toute l’inutile sophistication non maîtrisée derrière et jamais essayée en phase pilote technique. Nous, nous anticipons les problèmes, avant qu’ils ne deviennent de nouveaux conflits nationaux, dans un pays qui ne semble pas aimer quand la vie est tranquille et paisible. Jouons le jeu de la vraie démocratie pour une fois au moins . De quoi a-t-on aussi peur pour fermer toutes les portes d’une vraie compétition électorale? En Côte d’Ivoire, notre sensibilité à l’injustice et à l’iniquité dépend de notre bord politique. Et cela est tellement dommage pour notre esprit, pour notre humanité et pour notre Intellect.  Je demande à 7INFO, NCI, VOXAFRICA, REFLET TV, LIFE TV, ABIIDJANTNET, INFODROME, ADN, de choisir des journalistes réellement indépendants et d’organiser, chacun en ce qui le concerne, des émissions en direct pendant lesquelles la CEI expliquera dans le détail, appareils à l’appui, au peuple de Côte d’Ivoire le système de parrainage. Et nous fermerons ce débat une fois pour toutes . », a t-il dénoncé.

Le constat reste inchangé chez le député de Tiassalé. « Parrainage citoyen : un piège subtil… Le concept de parrainage citoyen en Côte d’Ivoire a été mis en place à la demande des grands partis, qui souhaitaient écarter les petits partis et les candidats indépendants de la course à la présidentielle. C’est pourquoi ces grandes formations politiques n’ont jamais exprimé publiquement d’opposition à son instauration, ni intégré cette question dans leurs revendications, puisque bénéficiant d’une présence nationale bien établie, ou supposée telle.

Déjà en 2020, en tant que journaliste, j’avais souligné le caractère à la fois techniquement et institutionnellement obscur de ce parrainage.

Après la séance d’information de la CEI hier, à laquelle joyeusement tous les grands partis ont participé, il est apparu évident que ce système de parrainage est injuste et inapproprié sous sa forme actuelle.  Même les techniciens de la CEI ont du mal à expliquer le contenu de ce parrainage.  C’est un véritable piège dont personne ne peut s’extraire, sauf à travers des ententes sombres entre ceux qui détiennent en dernier recours le pouvoir de choisir qui remplit les conditions de ce parrainage. Le caractère injuste de ce parrainage ne réside même pas dans le pourcentage requis ( 1% du collège électoral dans 16 régions et un District autonome), mais dans l’incroyable complexité logistique du processus.  On peut être éliminé sans jamais comprendre pourquoi, même lorsqu’on a réuni tous les parrainages nécessaires.

En 2021, la Cour de justice de la CEDEAO a annulé ce parrainage citoyen au Sénégal, le déclarant inique, injuste et antidémocratique. La même Cour doit prochainement statuer, suite à une saisine d’organisations ivoiriennes, sur le cas du parrainage ivoirien. Nous espérons vivement qu’elle décidera d’annuler ce parrainage déloyal, d’autant plus que des peines de prison y ont été ajoutées dans un contexte marqué par l’analphabétisme et le tribalisme porté fièrement par certains cadres politiques qui ont commencé à passer des messages dans certaines régions. », a estimé pour sa part le candidat Assalé Tiémoko Antoine, par ailleurs député maire de Tiassalé.

Sur la liste des opposants à ce système de parrainage, on compte aussi l’actuel député de Zuenoula, Djè Bi Djè Olivier Vamy, lui aussi candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Pour rappel, le député de Zuenoula avait vu sa candidature être rejetée pour defaut de parrainages en 2020 pour sa première experience présidentielle. En lice pour la deuxième fois, le concepteur de « ivoiroyauté » ne manque pas d’occasions pour dénoncer ce système .

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