Sud du Mali : attaque meurtrière contre un poste militaire, l’armée déplore plusieurs pertes
Une nouvelle attaque meurtrière a visé un poste de sécurité militaire à Mahou, dans la région de Sikasso, au sud du Mali, dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette offensive s’inscrit dans un contexte de recrudescence des attaques contre les positions de l’armée malienne, selon plusieurs sources concordantes.
Selon une source militaire citée par l’AFP, cinq soldats ont perdu la vie et près de dix ont été blessés lors de l’assaut mené par des dizaines d’hommes armés identifiés comme des jihadistes par des témoins locaux. Un véhicule militaire a été incendié, mais l’armée affirme avoir repris le contrôle de la situation, après avoir infligé de lourdes pertes aux assaillants, qui ont abandonné des armes et des munitions sur place.
Malgré le discours offensif des autorités militaires maliennes et de la Confédération AES, la pression exercée par les groupes armés ne faiblit pas, même dans des zones auparavant relativement épargnées comme le sud du pays, où se situe Mahou.
Une extension inquiétante du conflit
La région de Sikasso, traditionnellement plus stable que le nord ou le centre du Mali, devient à son tour le théâtre d’opérations jihadistes, signe d’un élargissement préoccupant du champ d’action des groupes terroristes. Pour plusieurs observateurs, cette extension géographique témoigne des capacités de projection et de coordination dont disposent encore certains groupes armés opérant au Sahel.
Les autorités maliennes et leurs partenaires de l’AES, tout en multipliant les actions de communication et les engagements militaires, semblent confrontées à un ennemi qui s’adapte, frappe de manière asymétrique et cible à la fois les positions militaires et les symboles de l’État.
L’urgence d’une réponse concertée
Face à cette intensification des attaques, les appels à une coopération renforcée entre les États membres de l’AES se multiplient. Le commandement conjoint est présenté comme un levier crucial pour endiguement de la menace, mais les experts soulignent également la nécessité de réformes structurelles au sein des armées nationales et de meilleures relations avec les populations locales, souvent prises en étau.
Par ailleurs, la communauté internationale, bien que plus en retrait depuis la dégradation des relations entre le Mali et certains de ses anciens partenaires occidentaux, observe avec inquiétude l’évolution sécuritaire dans cette région stratégique d’Afrique de l’Ouest.
La résurgence de la violence au Mali pose une nouvelle fois la question de la durabilité des efforts militaires sans réelle solution politique, alors que la transition en cours dans le pays reste incertaine et que les institutions démocratiques peinent à se remettre en place.
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