En Côte d’Ivoire, «goumin» rend plus fou que la drogue
L’amour c’est vraiment pour les grands, comme on le dit en Côte d’Ivoire. À l’hôpital psychiatrique de Bingerville, commune faisant partie du grand Abidjan, une vérité dérangeante se confirme année après année : la drogue, souvent vue comme principal facteur de troubles mentaux, ne figure qu’en dernière position parmi les causes de dépression chez les patients.
Les premières raisons évoquées par les statistiques de l’hôpital psychiatrique de Bingerville sont bien plus ancrées dans le quotidien : déceptions amoureuses, deuil d’un enfant ou d’un proche, burn-out professionnel, chômage, manque d’argent, pressions familiales, et stress chronique.
Le célèbre “goumin”, comme on l’appelle familièrement en Côte d’Ivoire, est cité comme la toute première cause des épisodes dépressifs recensés. Les gens consultent souvent après une rupture amoureuse brutale, un décès non surmonté ou un épuisement psychique au travail. Ce sont des blessures invisibles mais dévastatrices.
Pour anticiper ces situations, l’hôpital organise chaque année un bilan psychiatrique ouvert au public, permettant de dépister les signes avant-coureurs de la dépression. Ce constat met en lumière la nécessité d’une écoute psychologique plus attentive en Côte d’Ivoire, où les émotions sont souvent minimisées. Comme quoi, pour prévenir la folie, il faut parfois commencer par soigner les cœurs brisés.
(Rire) Célibataires, calmez-vous tout de suite ! Ce n’est pas parce que la déception amoureuse est en première position des causes de dépression que vous pouvez vous pointer fièrement en disant : « pas besoin de mariage, restons dans le célibat thérapeutique. » Non, non, non ! Ce n’est pas une excuse scientifique pour esquiver le mariage. On parle de dépression, pas d’allergie aux alliances ! Alors rangez vos discours pseudo-médicaux, et sachez qu’être en couple n’est pas plus dangereux que la nicotine — sauf si vous ronflez.
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