Entreprendre à Gohitafla : la jeunesse se mobilise avec le Réseau RJEDGO (Interview)
La société ivoirienne est en pleine mutation. Sa jeunesse cherche de plus en plus à s’émanciper par l’entrepreneuriat, certaines voix s’élèvent pour canaliser. Celle de Bakary Diomandé, président du Réseau des Jeunes Entrepreneurs du Département de Gohitafla (RJEDGO), fait partie de ces voix porteuses d’avenir. Dans cette interview exclusive, il nous partage sa vision et les défis auxquels font face les jeunes porteurs de projets dans le département de Gohitafla, au centre de la Côte d’Ivoire.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Bakary Diomandé. Diplômé en Finance, Comptabilité et Gestion d’Entreprise. Je travaille dans l’achat et la commercialisation de produits agricoles tels que la noix de cajou, le cacao. Je suis le président du Réseau des Jeunes Entrepreneurs du Département de Gohitafla (RJEDGO).
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer ou à prendre la tête de cette nouvelle association ?
Nous avons constaté que de nombreux jeunes talentueux et intelligents évoluent dans l’informel ou dirigent de petites et moyennes entreprises (PME), souvent sans accompagnement structuré. Cette dispersion rendait difficile toute action collective. Il est donc apparu nécessaire de mettre en place une structure pour mieux mutualiser nos forces.
Quand et comment est née l’Association des Jeunes Entrepreneurs de Gohitafla ?
Elle est née après plusieurs échanges entre jeunes entrepreneurs. Ces discussions ont abouti à la rédaction de textes fondateurs, adoptés lors de l’Assemblée Générale Constitutive, tenue le 22 décembre 2024 à l’EPP Centre de Gohitafla, en présence de vingt-trois membres fondateurs. C’est à cette occasion que le RJEDGO a vu officiellement le jour.
Quels sont les objectifs que RJEDGO s’est fixé à court et moyen terme ?
À court terme, nous voulons promouvoir un entrepreneuriat structuré, afin que chaque membre puisse s’affirmer dans son domaine. À long terme, notre ambition est de faire du RJEDGO un repère pour la jeunesse, un moteur de création d’entreprises capable d’absorber la main-d’œuvre dans le départemet de Gohitafla, avec une ouverture nationale. Nous voulons aussi nous ouvrir l’international.
Quels sont les grands défis auxquels font face les jeunes entrepreneurs de Gohitafla aujourd’hui ?

Les défis sont nombreux. Manque de structuration, méconnaissance des canaux de financement, absence de formation adéquate, méfiance entre acteurs, coûts élevés des prêts bancaires, manque de soutien des collectivités locales, pour ne citer que ceux-là. Ce sont autant de freins à l’éclosion des talents entrepreneuriaux présetement à Gohitafla.
Comment l’association compte-t-elle accompagner d’autres jeunes?
L’ accompagnement du réseau repose sur plusieurs piliers : formation, aide à l’installation, encadrement personnalisé, recherche de financements, et partage d’expériences. Nous mettons aussi notre réseau relationnel au service des jeunes.
Avez-vous déjà lancé des initiatives depuis la création de l’association ?
Dès le début, nous avons veillé à formaliser l’association en obtenant tous les documents légaux. Ensuite, nous avons organisé une journée socioculturelle et sportive, notamment un cross populaire à Gohitafla. Après, nous avons bénéficié d’une formation sur le thème : “Jeunesse et Entrepreneuriat”.
Quels types d’accompagnement propose le RJEDGO?
Nous avons opté pour un accompagnement global et complémentaire, combinant formation, financement et réseautage. Ces trois leviers sont essentiels pour permettre aux jeunes du département d’émerger durablement.
Travaillez-vous déjà avec la mairie de Gohitafla, des institutions sur place ou des partenaires privés ?
Pas encore en termes de financement concret. Mais, nous avons entamé des discussions avec la mairie de Gohitafla à travers plusieurs rencontres. Nous leur avons présenté nos projets. Nous restons optimistes quant à la suite.
Êtes-vous ouverts à des partenariats avec des ONG, des institutions internationales ou des entreprises extérieures à Gohitafla ?
Bien spur, les partenariats sont indispensables. On ne peut pas bâtir une carrière entrepreneuriale sans appui. Pour nous, pour notre réseau, collaborer avec des structures, quelle que soit leur nature, est une condition sine qua non de réussite. C’est justement à travers ces partenariats que nous espérons obtenir ressources, visibilité et accompagnement.
Quels types d’appui recherchez-vous?
Le Réseau des Jeunes Entrepreneurs du Département de Gohitafla est ouvert à toutes formes de soutien : formations, financements, subventions, qu’ils proviennent du public, du privé ou d’organismes internationaux. Toute aide est la bienveue pour faire avancer notre association.
Comment voyez-vous l’avenir de l’entrepreneuriat jeune à Gohitafla dans cinq ans ?
Nous pensons que l’avenir des jeunes entrepreneurs à Gohitafla est prometteur. C’est vrai qu’il reste beaucoup à faire, mais nous nous voyons comme une lueur d’espoir pour tous les jeunes de Gohitafla.
Un message pour les jeunes de Gohitafla qui hésitent encore à entreprendre ?
Nous leur lançons un appel: osez entreprendre ! Adoptez l’esprit du travail indépendant, organisez-vous en équipe, et surtout croyez en vos projets. L’entrepreneuriat est un chemin vers l’autonomie financière.
Un mot pour les autorités ?
Nous les encourageons à accompagner la jeunesse par la formation et le financement de projets. En soutenant les jeunes, ils contribuent à éloigner la jeunesse des dérives sociales.
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