Finance: ce que la Bceao lance le 30 septembre prochain
Le 30 septembre 2025, la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) prévoit de lancer officiellement une plateforme régionale innovante : le système PI-SPI.
Ce projet vise à garantir des paiements instantanés, sécurisés, interopérables entre banques, fintechs et portefeuilles électroniques locaux. Depuis juin 2025, des tests en conditions réelles ont démarré dans huit pays membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine. Des clients pilotes ont été sélectionnés pour effectuer des transactions, contrôler la fiabilité, la vitesse et la fluidité du système.
Les opérations effectuées incluent transferts de fonds, règlements marchands et paiements inter-institutionnels à travers des plateformes connectées. Cette infrastructure répond à un besoin crucial : réduire les inégalités d’accès aux services bancaires, surtout en zones rurales enclavées. Elle permettra également de désengorger les agences physiques en offrant des alternatives numériques simples, accessibles et rapides d’utilisation quotidienne. Les établissements autorisés à participer doivent satisfaire des critères rigoureux de sécurité informatique, d’efficacité technique et d’interconnexion fiable. La BCEAO supervise chaque étape pour garantir une infrastructure robuste, évolutive et capable de répondre aux besoins des utilisateurs locaux.
L’objectif affiché est d’atteindre une adoption massive du système de paiement numérique au sein de toute l’espace UEMOA d’ici 2027.
Grâce à ce projet, l’Afrique de l’Ouest peut enfin contourner certaines limites historiques du système bancaire traditionnel centralisé et lent. L’interopérabilité permettra à un commerçant ivoirien de recevoir immédiatement un paiement mobile d’un client sénégalais ou béninois. Cette nouvelle capacité transfrontalière renforcera les échanges commerciaux régionaux, tout en sécurisant les flux monétaires intra-africains. Elle facilitera aussi la lutte contre le blanchiment d’argent et les fraudes grâce à la traçabilité automatisée des transactions numériques.
L’impact économique pourrait être significatif pour les petits entrepreneurs, vendeurs informels, agriculteurs et prestataires de services locaux. En numérisant les flux d’argent, les gouvernements pourront mieux suivre les recettes fiscales, les subventions et les décaissements publics. Cela ouvrira également la voie à l’intégration des transferts sociaux dans le système, avec versements directs et instantanés aux bénéficiaires. L’Afrique de l’Ouest prouve ainsi qu’innovation monétaire ne rime pas uniquement avec les grandes puissances économiques mondiales industrialisées. Avec le PI‑SPI, la BCEAO affirme un leadership régional tourné vers l’inclusion financière, la modernisation et la souveraineté numérique monétaire
Source: Pouvoirs Magazine





