Flying Whales : un feu vert en Gironde qui réjouit aussi la Côte d’Ivoire
L’avis favorable de la commission d’enquête publique pour la construction de l’usine Flying Whales en Gironde ne représente pas seulement une avancée pour l’entreprise française. Cette étape est également accueillie avec enthousiasme par ses partenaires, en particulier la Côte d’Ivoire, qui voit dans cette innovation une opportunité économique, logistique et environnementale majeure.
Une étape décisive pour Flying Whales
Le projet Flying Whales, dont le financement total est estimé à 450 millions d’euros, vient de franchir un tournant décisif. Après des années de procédures et d’incertitudes, la commission d’enquête publique a émis un avis favorable pour la construction de l’usine d’assemblage à Laruscade, en Gironde, sur 75 hectares.
“Cet avis vient concrétiser plusieurs années de travail avec les collectivités et les services de l’Etat. Ses conclusions sont sans équivoque, sans ambiguïté”, s’est félicité Vincent Guibout auprès de l’AFP, espérant obtenir un permis de construire “à l’automne”.
Ce feu vert administratif ouvre la voie au dépôt du permis de construire attendue d’ici la fin du mois.
Pour la France, l’impact est clair : près de 300 emplois directs seront générés, sans compter les retombées pour toute la filière aéronautique. Le dirigeable LCA60T, long de 200 mètres, large de 50 mètres et capable de transporter jusqu’à 60 tonnes, devrait être opérationnel d’ici 2026. Son utilisation de l’hélium en fait une solution moins polluante que les modes de transport conventionnels.
Mais cette avancée dépasse largement les frontières françaises. La Côte d’Ivoire, partenaire africain stratégique depuis l’accord signé à Bouaké en janvier 2024, voit dans cette réussite une confirmation de ses propres ambitions.
Un levier économique majeur pour la Côte d’Ivoire
Désenclavement des zones rurales : près de 40 % des zones agricoles ivoiriennes restent difficilement accessibles en saison des pluies. Le dirigeable permettrait de réduire les coûts logistiques de 20 à 30 %.
Fluidification des ports : Abidjan et San Pedro traitent ensemble plus de 30 millions de tonnes de fret par an. Le dirigeable offrirait une alternative pour acheminer les marchandises vers l’intérieur du pays.
Création d’emplois et transfert de compétences : bases opérationnelles, hangars et équipes de maintenance devraient générer plusieurs centaines d’emplois qualifiés en Côte d’Ivoire.
Un hub régional : Bouaké est pressenti pour devenir un centre logistique aérien desservant les pays voisins enclavés comme le Mali et le Burkina Faso.
Par ailleurs, en sa qualité de président de l’UVICOCI (Union des villes et communes de Côte d’Ivoire), Amadou Koné a déclaré fonder beaucoup d’espoir sur ce projet de logistique par dirigeable, qui pourrait également se déployer dans d’autres communes comme Odienné, Ferkessédougou et Adzopé. Cela permettrait, en plus de décongestionner les plateformes portuaires, de stimuler le développement économique local.
Un atout pour la transition écologique
Outre ses avantages économiques, Flying Whales s’inscrit dans une logique de transport durable : La propulsion hybride du LCA60T permet une réduction significative des émissions de CO2 par rapport au transport routier. En Côte d’Ivoire, où le transport routier représente près de 70 % des émissions du secteur logistique, le dirigeable pourrait contribuer à atteindre les objectifs climatiques fixés dans le cadre de l’Accord de Paris.
Le projet pourrait aussi servir à des missions humanitaires et médicales, permettant d’acheminer rapidement vivres et médicaments dans des zones touchées par des catastrophes naturelles, sans infrastructure routière préalable.
Un partenariat gagnant-gagnant
« Ce projet incarne notre volonté de mettre l’innovation au service du développement. Il représente une opportunité majeure pour désenclaver nos régions, dynamiser l’économie locale et accompagner notre transition écologique », a déclaré le ministre des Transports, Amadou Koné, lors du Salon du Bourget 2025.
De son côté, Sébastien Bougon, président de Flying Whales, a salué l’engagement de la Côte d’Ivoire :
« La Côte d’Ivoire est l’un de nos partenaires les plus dynamiques. Ce partenariat stratégique est un modèle pour le déploiement du transport par dirigeable sur le continent africain. » L’avis favorable obtenu en Gironde n’est donc pas seulement une victoire administrative pour Flying Whales. C’est un signal fort adressé à ses partenaires internationaux : le projet avance, et avec lui l’espoir d’une logistique plus verte pour la Côte d’Ivoire. Il s’agit d’un pari sur l’avenir, où économie, innovation et environnement se rejoignent pour construire un modèle de développement durable.
Sercom Ministère des Transports





