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Interview / Musique: le “Zoukoumahi” fait ses premiers pas dans le tradi-moderne

Fla Gogoua Simplice, artiste tradi-moderne, présente officiellement le “Zoukoumahi”, une danse qui prend ses racines dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. La musique tradi-moderne ivoirienne sera à l’honneur le samedi 12 juillet prochain à l’occasion de la cérémonie dédicace du roi du “Zoukoumahi”, Gogoua Gbamain.

Qu’est ce que le “Zoukoumahi” ?

En Afrique et plus particulièrement en Côte d’Ivoire, on s’inspire très souvent de ce qui nous entoure pour créer et innover. Beaucoup d’œuvres qu’elles soient artistiques ou simplement musicales ont été inspirées par la nature. C’est le cas du “Zoukoumahi”. Cette danse prend sa source dans la biodiversité. Il s’agit du déplacement de la chenille. Danser le “Zoukoumahi”, c’est exécuter la danse de la chenille. Ce style s’identifie aussi aux autres danses déjà bien connues. J’aurai le temps d’en parler.

Quelle est la particularité de ce genre musical tradi-moderne qui le différencie des autres déjà bien connus ?

Tout se trouve dans le déplacement, la manière de bouger et d’avancer. Regardez la chenille avancer lentement avec aisance. C’est la même chose pour le “Zoukoumahi”. Ceux qui ont déjà vu mes danseurs ou moi-même exécuter quelques pas savent de quoi je parle. Ce n’est ni du “Gbégbé” ni du “Pagnora”. Mais une sorte de mélange de pas de danses raffinés.

De quoi parlez-vous exactement dans vos chansons ? Pourquoi ?

J’aborde beaucoup de thèmes liés à la culture du sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Je traite des faits de société tout en rappelant la tradition ancestrale. Je parle de la création du concept et de ses détenteurs. Je parle de la vie en général et des actions de ceux qui nous ont précédés dans l’au-delà. C’est vrai que je chante en Bété mais ma musique, c’est pour toute la Côte d’Ivoire. J’essaie de toucher les âmes sensibles et les personnes qui savent apprécier la musique du terroir. Je revendique une place dans leurs cœurs.

Dans un pays dominé par des genres musicaux urbains tels que le Rap ivoire, le Coupé-décalé ou encore le Zouglou, pensez-vous que le “Zoukoumahi” a sa place ?

Aujourd’hui on parle de Rap Ivoire mais le Zouglou est-il mort ? Hier, on parlait du Coupé-décalé. Et même si ce genre musical n’est plus aussi en vogue que dans les années 2000, le Coupé-décalé garde sa côte auprès des Ivoiriens. C’est le cas avec la résurgence ces derniers temps du Mapouka, une danse côtière. Un temps oublié par les mélomanes, le Mapouka est revenu en force. Je n’ai pas envie de citer ici les grands noms de la musique tradi-modernes mais nos parents dans les villages et campements, n’écoutent pas forcément le Zouglou ou le Rap Ivoire. Ils s’identifient à un rythme particulier, la musique tradi-moderne. Pour vous dire que le “Zoukoumahi” a sa place dans cet environnement musical riche et varié.

Quel est l’artiste tradi-moderne qui vous inspire et à travers qui vous développez votre art ? 

Je tiens d’abord avant de répondre à cette question à m’incliner sur la mémoire de nos devanciers. Les précurseurs de la musique traditionnelle qui nous ont quittés. Ils ont contribué à la valorisation de la culture ivoirienne. Mon modèle, c’est Pablo de Gokra. Un artiste talentueux et complet que tous les Ivoiriens connaissent. C’est à lui que je m’identifie. Son style m’enseigne et j’essaie de prendre exemple sur lui. Aujourd’hui, je trace mon chemin avec le “Zoukoumahi” tout en m’inspirant de ses chansons.

Comment comptez-vous réussir à faire adopter votre genre musical par les Ivoiriens ?

Je sillonne déjà plusieurs villes du sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Il y a des endroits où je suis déjà bien connu mais je sais bien que cela reste insuffisant. C’est la raison pour laquelle mon staff et moi avons décidé de faire la dédicace de l’album dans l’une des plus grandes communes d’Abidjan, Yopougon, précisément au Baron. Cette place mythique berce la musique tradi-moderne depuis des années. Ce sera encore le cas le 12 juillet prochain. Les invités assisteront à la démonstration du “Zoukoumahi”, la danse de la chenille. Ce sera donc l’occasion pour ceux qui ne connaissent pas cette danse, de la découvrir. On fera la fête ensemble jusqu’à l’aube.

L’album comporte combien de titres et quels sont les thèmes abordés ?

C’est un album de 8 titres. Je compte bien exécuter tous les titres le samedi 12 juillet pour le bonheur des Ivoiriens avec des improvisations et des nouveautés. Les thèmes abordés sont variés comme je l’ai dit plus haut.

La dédicace de l’album aura lieu le 12 juillet au Baron de Yopougon. La cérémonie se tiendra jusqu’à l’aube. Quel appel lancez-vous aux Ivoiriens ?

La musique tradi-moderne fait un pas de plus en avant. Quel que soit ce que nous sommes et où nous allons, nous ne devons jamais oublier nos traditions Je dis aux Ivoiriens de venir massivement à cet événement pour danser et témoigner du “Zoukoumahi“. Il y aura beaucoup de surprises et d’autres artistes du terroir seront aussi là pour me soutenir.

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